Le dolce farniente francilien : un été à l’abbaye des Vaux de Cernay

Un mot d’ordre : oisiveté.

L’été touche à sa fin et la tranquillité du quotidien me remémore quelques douces réminiscences de l’Abbaye des Vaux de Cernay.

Ce monastère cistercien, il y a de cela 4 années, a été réhabilité afin d’accueil un hôtel que je peux sans honte aucune qualifier d’idylle francilienne. Passé et présent s’y entremêlent habilement, créant un sanctuaire de douceur teinté d’une richesse historique.

Cette saison-là, je m’y suis rendue. À la recherche de tranquillité et d’élégance, je suis tombée sur des pierres empreintes de mystère et d’une dignité à faire pâlir les écrivains romantiques les plus aguerris. Les ruines de l’abbatiale, et tout particulièrement sa rose gothique encore intacte, m’ont fait rêver. D’un souffle que je ne parviens à retrouver que dans les écrits d’Alexandre Dumas ou bien les toiles d’Hubert Robert. Au gré de mon errance, les murs me partageaient leur histoire de-ci de-là, dans des fissures et des reliefs subsistants.

Parcourir le domaine offrait la vision des motifs éphémères qu’imprime la lumière sur l’herbe. Est-ce cela le bonheur ? Probablement. Les sons produits par l’Homme s’effaçaient presque face à l’omniprésence de la nature. Le bruit du vent, des oiseaux et autres animaux sont tels une échappatoire face à la vie urbaine. Paris n’existe plus, ne serait-ce qu’un temps. La vie s’écoule au ralenti, au rythme du chant de l’eau et de la valse hebdomadaire du soleil dans le ciel.

Dans cette lenteur désirée, le lac offrait un miroir limpide aux nuages vaniteux. Les barques allaient et venaient, le soleil brûlant gentiment les parcelles de ma peau.

Serais-je historienne de l’art si errer et mirer n’étaient pas des passions ?

L’art du dolce farniente s’allie à l’importance prépondérante accordée à chaque détail. Séjourner aux Vaux de Cernay est comme une parenthèse où chaque élément a une valeur. La richesse chromatique du mobilier s’équilibre face à la blancheur des voûtes d’ogives. L’omniprésence de motifs participe au sentiment chaleureux qu’exulte le lieu. Les toiles ornant les murs raconte les différentes vies de l’abbaye. Par mon passage, la mienne a pu les rejoindre ne serait-ce que quelques jours.

L’abbaye des Vaux de Cernay n’est pas simplement un hôtel. C’est une expérience, une pause face à la vie parisienne effrénée et une parenthèse hors du temps.

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